Quand le temps s'arrête à La Panne
Publié le 6 Avril 2015
Avec ou sans vélo, la vie suit son cours à La Panne. Comme je l'avais fait il y a deux ans (lien ici), j'ai pris du recul par rapport à l'épreuve cycliste qui se déroulait dans la station balnéaire belge.
La Panne, c'est une ville qui semble toujours en mouvement. Le présent n'y existe pas. Le futur balaie le passé. Mon disquaire des années 90 a disparu tout comme la majorité des arbres du parc communal.
Dans la grande rue commerçante, les gens vont et viennent. Anglais, néerlandais ou français, les langues s'entrecroisent. L'ambiance est cosmopolite. En raison de la course, les voitures ne circulent pas sur l'Avenue de la Mer (Zeelan). Les passants sont tout heureux de s'approprier ce nouvel espace de liberté. Quelques équipes y ont garé leur immense bus. Les coureurs s'y reposent avant le contre-la-montre. Prennent-ils le temps d'observer la foule à travers ces vitres teintées ?
Sur la digue, le soleil pointe le bout de son nez. Certains travaillent, d'autres font une petite sieste. Les vacances de Pâques arrivent. Il faut balayer les terrasses en bois sur la plage. Les clients vont bientôt vouloir manger dehors. Aujourd'hui, avec la mer comme unique horizon, c'est un superbe endroit où voir le contre-la-montre. Les coureurs passent un par un. On peut boire une bière ou un café tout en regardant la course. Professionnels ou simples amateurs. les photographes s'en donnent à chœur joie. Comme moi, c'est le moment d'essayer tout et n'importe quoi.
Le dernier coureur file sur le bord de mer Je ne suis pas vraiment attiré par le monde agglutiné devant le podium. Je veux du silence. Merveilleusement hors du temps, le Quartier Dumont (Dumontwijk) est un raccourci inattendu. C'est le joyau du patrimoine local. L'architecte qui a imaginé ces villas au milieu des dunes a donné son nom à ce lieu. Nous étions alors à la fin du XIXe siècle.
Dans une ambiance cottage, les maisons épousent le relief avec beaucoup d'authenticité. Une somme de petits détails charme le regard comme l'épaisse peinture pour bateau sur les volets en bois. L'occupation de l'espace est magistralement pensée. Sur les façades, les vieilles briques jaunes sont pour la plupart d'origine. Elles étaient fabriquées à Nieuport (Nieuwpoort) juste à côté.
Jamais je n'aurais pensé prendre de la hauteur ici à deux pas du centre-ville. La dune Kykhill occupe une place centrale dans le quartier. A son sommet, autrefois, on voyait la mer. Les femmes de pêcheurs guettaient le retour de leur mari. Désormais, il faut faire abstraction du béton.
C'est un endroit improbable pour tomber sur un cycliste et pourtant... Sans doute une façon de prendre du recul sur ce sport ou la vie tout simplement. La visite est finie pour aujourd'hui. La boucle est bouclée. A bientôt La Panne !
Photos : Vincent Pennel.
Tags supplémentaires : De Panne Tourisme
Un site très intéressant sur Le Quartier Dumont.