Excursion drômoise 11 - Chamauche
Publié le 12 Août 2010
Ce jeudi 15 juillet, le Tour de France passe dans la Drôme. Je vais me contenter de le suivre à la télé. Mais ce matin, je vais tout d'abord rouler. Il me reste 3 jours à passer ici. Il est temps de sortir des sentiers battus et de partir à la découverte de routes inédites. Aujourd'hui, je suis attiré par un flot de circuits possibles autour de St-Nazaire-Le-Désert. D'ailleurs, le site de la Vallée de la Roanne a eu une bonne idée de les recenser ici (section sports, puis cyclotourisme). Je connais seulement le Col de Lescou (829 m) que j'empruntais régulièrement le siècle dernier en revenant de Saou ou du Col de la Chaudière. Il me reste notamment le Col de Muse (932 m) à l'Ouest ou le Col des Roustans (1030 m) à l'Est. C'est ce dernier qui va retenir mon attention en direction de la Motte-Chalancon.
A la sortie du village, il faut prendre la première route à gauche. Cela monte assez fort dès le départ. Il faut juste trouver son rythme. Le plus dur est fait si vous y parvenez puisque la pente se radoucit tout doucement jusqu'au sommet du Col des Guillens (802 m) situé à 4 kilomètres de St-Nazaire (lien pourcentage ici). C'est chose faite pour moi et j'en suis très satisfait. A ma gauche, ce sont les premières maisons de Brette. Un sinueux cul-de-sac mène au reste du village avec une série impressionnante de lacets (voir photo). Nul doute, il va falloir que je revienne les enchaîner. La route redescend ensuite sur un kilomètre pour remonter de la même façon au Col du Portail (805 m).
C'est la grosse particularité de ce circuit. Cet itinéraire ressemble à une série de montagnes russes provençales à la difficulté modérée. Il n'y a jamais de plat. De nouveau, cela descend sur 2 kilomètres et remonte illico au Col de Vache (885 m) avec une jolie traversée de Volvent. Long de 3 kilomètres, le Col des Roustans est le dernier étage de cette pyramide à une altitude de 1030 mètres. Je suis étonné de passer aussi si facilement cette succession de difficultés. Au sommet du Col, j'observe les alentours. Ce col est la frontière naturelle de la Vallée de la Roanne. La Montagne de Praloubeau en est le dernier rempart à l'Est. Le paysage change. Plus aride, il devient provençal avec ses reliefs dénudés.
Dans la descente, la route est large. On peut facilement prendre de la vitesse. Le Monte-Carlo passe ici. Je tombe sous le charme des Adrets. C'est bucolique à souhait. Deux épingles concluent cette descente. La deuxième abrite un carrefour. Il est temps de choisir son chemin retour. Il me semble présomptueux d'aller jusqu'à la Motte-Chalançon et de revenir par le Col de Pré Guittard (914 m). La route de Chamauche est la plus courte et paraît plus raisonnable... Bien sûr, la pente s'inverse une nouvelle fois. Chamauche, c'est aussi un col. A son pied, je prends mon rythme. C'est plus difficile et il fait de plus en plus chaud. La route est plus petite et sineuse. Elle vient juste d'être refaite comme en témoignent quelques gravillons.
Au bout d'un kilomètre, j'entends quelque chose tomber du vélo. Je pense à un bouchon de cintre. En effet, il m'en manque un. Je le cherche brièvement sans succès. J'en profite logiquement pour me ravitailler. Je remonte sur la bécane. Hélas, au lacet suivant, les pédales se bloquent. Saut de chaîne ? C'est ce que je pense au début. Malheureusement, c'est bien plus grave. Le dérailleur touche le sol. Sa patte vient de lâcher. Je pense que vous avez tous compris. Cet incident mécanique sonne le glas de mes aventures cyclistes dans la Drôme. Il n'y a aucune possibilité de réparer. Le vélo était quasiment neuf. Imparable. D'habitude, il m'arrive toujours une bricole genre crevaison ou roue voilée. C'est donc tout à fait normal. A circuit inédit, problème inédit.
Tout est relatif bien évidemment. Ce n'est qu'un petit problème. Mon objectif numéro un est de rallier mon point de départ. Je ne peux plus pédaler. La roue libre reste possible dès que le terrain le permettra. Je prie donc pour n'avoir plus grand chose à monter... Il en va tout autrement. Le Col de Chamauche n'est pas fini. Il se monte en 2 parties et culmine à 1037 mètres. Au milieu, cela descend un peu à l'approche du village. C'est surtout un formidable leurre. Et même au sommet de cette difficulté, une autre surprise m'attend. La route descend sur la Ferme des Faucons et remonte aussitôt. Un col peut en cacher un autre. C'est la définition de ce circuit. Derrière le Col de Chamauche, se cache le Col de Planlara à la même altitude. Bizarre. Même la carte IGN n'en parle pas. Je me suis fait avoir. Remboursé !
Je sue énormément pour arriver à la dernière portion de montée. Les bidons sont vides. Je croise les ouvriers des travaux publics qui n'en croient pas leurs yeux : "Mais comment vous avez fait pour **** le dérailleur ?. C'est rare !". Avec mes 66 kilos, je ne dois plus sentir ma force. Tout s'explique. Enfin, la vraie et grande descente s'offre à moi en dépit de quelques dérapages. Saint-Nazaire est tout en bas avec Titine qui m'attend à l'ombre. Il est deux heures de l'après-midi. Ces 34 kilomètres furent vraiment longs avec 6 cols au programme dont 4 en vélo et 2 à la marche. La journée est historique... Il faut toutefois souligner le dynamisme du circuit assez intense qu'il faut faire aussi dans l'autre sens. Je repars au gîte. De toute façon, la route vers Crest est barrée. Et les 'vrais" coureurs sont déjà à Die...